En 2014, la réserve accepte d’accompagner le projet de restauration des continuités écologiques sur le bassin versant de la Saudraye. Ce projet vise la reconquête de la qualité de ce petit fleuve côtier prenant sa source à Quéven et venant se jeter en mer sur Guidel, en aval du Petit Loc’h. L’objectif est d’aménager l’ouvrage à la mer faisant obstacle à l’écoulement laissant ainsi la libre circulation de la mer plus en amont. Le comité consultatif de gestion de la réserve ainsi que le conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) émettent des avis positifs sur ce projet approuvant ainsi l’évolution de la biodiversité actuelle de la réserve. Pour le CSRPN, c’est l’opportunité de restaurer un milieu de type estuarien, milieux reconnus pour leurs richesses et leur forte productivité et largement menacés. Pour le gestionnaire, c’est aussi l’occasion de changer de logique. Celle de ne pas nécessairement rechercher le maintien d’un état figer de la nature, en déployant des moyens humains et financiers parfois lourds, mais d’opter vers la restauration et le maintien de processus naturels dynamiques.

Depuis 2021, un protocole d’accord est signé et Lorient Agglomération est mandaté pour coordonner le projet et mettre en œuvre les travaux. Un comité de pilotage est installé et valide petit à petit les étapes du projet. L’aménagement de l’ouvrage, initialement programmé en 2021, puis 2023 et finalement reporté durant la période d’étiage de la Saudraye en 2024. Néanmoins, les incertitudes concernant la gestion de l’ouvrage post-aménagement ne sont à l’heure actuelle pas encore levées.

Parallèlement à ces travaux, la réserve, sur préconisation du CSRPN, développe un observatoire des changements. C’est un dispositif de suivis spécifiques inscrit au plan de gestion visant la connaissance des changements à la fois physiques, écologiques et sociétaux induits par cette reconnexion à la mer. La pertinence de cette action repose sur la possibilité d’établir un état des lieux avant changements. Or, la majorité des cas de dépoldérisation survient lors d’évènements tempétueux hivernaux, rompant brutalement les protections, et ne laissant pas la possibilité de connaître précisément l’état du lieu. Or, la connaissance de l’évolution des milieux, dans ces contextes de restauration, mais plus largement de changement climatique et d’augmentation du niveau des océans apporte de précieux enseignements, notamment pour les gestionnaires d’espaces naturels. Sur le Loc’h, le retour à la situation passée est illusoire. Néanmoins, il faut tenter de rétablir et de consolider un écosystème estuarien résilient pour le futur et laisser la possibilité aux habitats menacés par ces changements de se rétablir vers l’amont.

L’observatoire des changements s’intéresse à trois grandes dimensions : physique, écologique et sociétale. Certains de ces suivis sont réalisés par des prestataires. Retrouvez ci-dessous les rapports de ces études. Une synthèse globale de l’état des lieux avant changements, intégrant les suivis réalisés en régie (salinité, niveaux d’eau, avifaune nicheuses-migratrices-hivernantes, paysages) est en cours de rédaction.