La richesse biologique du Loc’h est remarquable au regard d’une importante mosaïque de milieux et d’une saisonnalité marquée. Des habitats spécifiques s’y développent comme les prairies subhalophiles sur le Grand Loc’h qui, plus ou moins riches en sel, sont gorgées d’eau en hiver et sèches en été.

Au printemps, les Orchis à fleurs lâches embellissent ces prairies et côtoient les discrètes Puccinellies distantes. L’Alouette des champs et le Pipit farlouse profitent de ces espaces ouverts et riches d’innombrables insectes pour nicher et se nourrir. En bordure de réserve se développent des roselières utilisées par la Locustelle luscinoïde et le Bruant des roseaux en période de reproduction, ou encore par le Butor étoilé et le Phragmite aquatique en période de migration. À la nuit tombée, les chauves-souris comme le Grand rhinolophe ou la Noctule commune profitent de ces bordures naturelles pour se déplacer et chasser des insectes. Les mares et les canaux offrent également des conditions de vie idéales pour les amphibiens.

Abritée derrière la dune, la zone humide du Petit Loc’h accueille un peuplement piscicole des milieux salés représenté par le Mulet porc et doré, le Flet européen ou le Bar commun. L’Anguille européenne, au cycle de vie fascinant, parvient à coloniser la Saudraye, mais les clapets à marées installés en aval de la réserve limitent sa progression. Entre vases meubles et dunes fixées, des plantes remarquables s’y épanouissent aussi comme le Petit scirpe, la Linaire des sables et la Potentille printanière.

En hiver, le Grand Loc’h se gorge d’eau au bénéfice des canards et des limicoles s’étant reproduits plus au nord et à l’est de l’Europe. Ils trouvent ici les conditions propices pour passer l’hiver. Ainsi, Canard souchet et Sarcelle d’hiver côtoient Pluviers dorés et Vanneaux huppés. Les effectifs se dénombrent par centaines, voire par milliers certains hivers. Les oiseaux reproducteurs sont quant à eux partis hiverner plus au sud tandis que les insectes, les amphibiens et les chauves-souris se préservent du froid, bien cachés, et guettent l’arrivée des beaux jours printaniers.